Selon les données historiques, autour du IXe siècle, les restes de l’apôtre Saint-Jacques ont été découverts. À partir de ce moment, le Camino de Santiago est devenu un itinéraire extrêmement célèbre parmi les chrétiens. Aujourd’hui, plusieurs siècles plus tard, des dévots et non dévots parcourent des centaines de kilomètres de ce chemin singulier.

Avec plus de dix siècles de pèlerinages, il n’est pas surprenant que différents mythes et légendes aient émergé autour du chemin, surtout si l’on prend en compte les milliers de personnes qui l’ont parcouru. Parmi les plus célèbres, nous allons en souligner quelques-uns aujourd’hui.

Le Camino vu sous l’angle de la magie et de la foi

Une fois que les restes de Saint-Jacques ont été découverts, les chrétiens ont commencé un pèlerinage jusqu’à cet endroit dans le but de demander différentes faveurs personnelles. Ils offraient ce parcours à pied en échange de recevoir les faveurs sollicitées. Celles-ci étaient souvent liées à la santé, aux récoltes, ou même pour éloigner les catastrophes naturelles.

Au fil de l’histoire, différentes personnalités de grande importance ont parcouru ce chemin, y compris la royauté espagnole. Le Camino de Santiago depuis Sarria est le plus populaire et a été parcouru par diverses célébrités.

De nos jours, le Camino de Santiago conserve une signification extrêmement importante du point de vue religieux et culturel. Beaucoup de pèlerins qui traversent ces paysages assurent ressentir une calme particulière, comme si l’apôtre lui-même les accompagnait tout au long du parcours.

Bien que les besoins qui nécessitaient une intervention divine ne soient plus présents, entreprendre ce chemin, peu importe son point de départ, représente une expérience inoubliable.

Maintenant, parlons des mythes les plus populaires du Camino de Santiago.

La légende de la fontaine Reniega

La Sierra del Perdón est un célèbre ensemble de montagnes situées en Navarre, à environ 10 km au sud de Pampelune. Juste en bas, se trouve une petite fontaine, Reniega, protagoniste de l’histoire suivante.

Un des mythes du Camino de Santiago raconte qu’dans cette région, le diable est apparu sous l’apparence d’un jeune homme séduisant. Un pèlerin très assoiffé qui traversait la région, en direction de Puente de la Reina, a croisé son chemin.

Il lui proposa de l’eau à trois reprises en échange de renier Dieu, la Vierge Marie et l’apôtre Saint-Jacques, mais la foi du pèlerin est restée intacte et il refusa l’aide offerte par le maléfique.

À la troisième négation, Satan disparut dans un nuage de soufre. Lorsque celui-ci se dissipa, la fontaine avec de l’eau fraîche et claire apparut.

La légende du pèlerin fantôme

Dans ce cas, l’histoire est liée à la ville de Saint-Jacques-de-Compostelle et à sa cathédrale. Selon la légende, une religieuse du couvent de Saint-Pélaye entretenait une romance avec un prêtre. Pour se rencontrer, chaque nuit, elle traversait un passage situé sous la place de Quintana, qui reliait justement la cathédrale au complexe.

Fatigué de se cacher, il proposa à la jeune femme de s’enfuir ensemble. Le point de rencontre était la place à minuit où il arriva à l’heure, seulement vêtu d’une tunique de pèlerin. Il attendit des heures, mais sa bien-aimée ne vint jamais.

Depuis lors, selon la légende, on peut le voir toutes les nuits au même endroit, attendant le jeune pèlerin.

La légende de l’âne

C’est l’une des légendes les plus particulières du Camino de Santiago organisé. Selon l’histoire, un jeune couple d’origine française, accompagné de ses deux enfants, se reposait dans une auberge à Pampelune avant de reprendre leur voyage. Leur plan était de rester pendant la journée et de repartir, mais la mère tomba gravement malade et leur séjour se prolongea.

Plus tard, la femme mourut et en son honneur, la famille décida de continuer le voyage. En apprenant cela, le propriétaire de l’auberge leur demanda une grande somme d’argent pour leur long séjour. Comme ils n’avaient pas d’argent, le père remit son âne comme paiement.

Ils poursuivirent leur chemin et, face aux difficultés, s’arrêtaient fréquemment pour demander à l’Apôtre d’améliorer leur situation. Quelques jours plus tard, un vieil homme leur donna un âne pour les aider dans les étapes les plus difficiles. À leur arrivée à Saint-Jacques, l’homme eut une vision où il lui fut révélé que le vieil homme était en réalité l’apôtre Saint-Jacques.

De retour chez eux, lorsqu’ils passèrent par l’auberge, ils découvrirent que le propriétaire était décédé peu de temps après leur départ. Il mourut dans un accident qu’ils liaient à la justice divine.

La légende du Coq et de la Poule

C’est l’un des mythes du Camino de Santiago développés en La Rioja. Hébergée dans une auberge de Santo Domingo de la Calzada, une famille allemande avec leur fils de 18 ans attendait de reprendre des forces pour continuer leur route.

Une jeune fille locale tomba éperdument amoureuse du beau jeune homme, mais, ne recevant pas de réponse, elle se vengea de ses propres mains. Elle cacha une coupe en argent dans ses bagages et l’accusa ensuite de vol.

Le jeune homme fut condamné à mourir pendu en punition pour son vol. Après sa mort, les parents, abasourdis, s’approchèrent du cadavre pour prier l’apôtre pour son âme et c’est à ce moment-là qu’un miracle se produisit et ils l’entendirent parler, leur disant que c’était grâce au béni Saint-Dominique de la Calzada.

Les parents allèrent raconter le miracle au prévôt. Cependant, ce dernier se moqua d’eux, affirmant que leur fils était aussi vivant que le coq et la poule qui étaient en train de rôtir. Après avoir dit ces mots, les oiseaux retrouvèrent leurs plumes et commencèrent à chanter.

La légende du Poyo de Roldán

C’est une autre des histoires célèbres du Camino de Santiago dans la région de Navarre et La Rioja. Connue également sous le nom de légende de Roldán et Ferragut. Elle est basée sur la bataille menée par le neveu de Charlemagne, Roldán, contre le géant Ferragut, qui, selon l’histoire, appartenait à la même lignée que Goliath.

La rencontre eut lieu au Poyo de Roldán et s’étendit sur plusieurs jours, car les deux camps étaient assez équilibrés. Finalement, c’est Ferragut qui tomba, moment où Roldán, également épuisé, profita de l’occasion pour lui enfoncer un couteau dans ce qui serait son point faible, le nombril, et il mourut ainsi.

Selon les légendes du Camino de Santiago, cet événement marqua l’expulsion des musulmans du château de Nájera.